[Beaujolais Time] Le vin des dieux de John Barnes (SF BAR)

Vous aimez les contes fantastiques ? Vous appréciez les héros qui doivent accomplir des quêtes initiatiques pour devenir un autre ? Alors nous vous recommandons Le vin des dieux de John Barnes (SF BAR). L'histoire est un peu classique, mais pas tant que ça : bien que les règles de narration du conte soient scrupuleusement respectées, le roman dégage un second degré et se distingue par ses suites d'événements surprenants...

Selon la légende : « un enfant qui goûterait trop tôt au Vin des Dieux ne deviendra que la moitié de lui-même ». Hélas, le jeune prince Amatus apprit que ce que l'on racontait était vrai, car quand il goûta lui-même à l'élixir interdit, tout le côté gauche de son corps disparaît ! Furieux, le roi Boniface (son père) exécuta les responsables de cette catastrophe impardonnable...
L'année suivante, quatre individus plutôt intrigants se proposèrent pour remplacer les personnes ayant été assassinées. Très vite, ils démontrèrent qu'ils excellaient dans leurs domaines respectifs. Ainsi, le prince Amatus se retrouva entouré de quatre nouveaux compagnons : Psyché la douce gouvernante, Mortis la sorcière, Golias l'alchimiste jovial et l'Homme Tors, un géant au visage dissimulé sous un masque de fer.
Un jour, le quatuor proposa de lever la malédiction... Mais le garçon ne tarda pas à être empli de doute : ces curieux personnages sont-ils vraiment ce qu'ils prétendent être ? Quels sont leurs véritables desseins ? Quelles aventures les attendent au delà du Château ?


Ce livre, que l'on pourrait qualifier de « Fable », est vraiment original. Si le début du roman est burlesque, la suite des événements évoluera vers une ambiance très « Heroic Fantasy » aux tons comiques (Cf. les Poulpiquets), tragiques, fantastiques (des créatures étranges tels que les vampires) et épiques (quête). Même si les ambiances changent souvent, l'ironie n'en reste pas moins présente. Bien sûr, cet humour ne nuit jamais à l'action ! Il s'agit là de petites touches sympathiques qui agrément la lecture.

Nous avons grandement apprécié les quatre aventures (dont une guerre) que mène le prince au cours du roman. A chaque fois qu'il accomplit une mission, le royaume idyllique se dégrade et ses compagnons disparaissent au compte goutte... Mais à chaque décès, le prince retrouve une partie de son corps, symbolisant ainsi la construction de l'adolescent. Cette métamorphose est très intéressante. Progressivement, le jeune homme grandit : le regard émerveillé qu'il portait sur le monde de son enfance cède la place à une observation plus lucide. Raconter de belles histoires, tout en disant des choses au lecteur, n'est-ce pas la définition d'un excellent ouvrage ?