Avant d'être un coup de cœur, -30° de Donald Harstad (P HAR) est un livre dont le titre nous a intrigué. Un lecteur nous en avait brièvement parlé, critiquant avec joie le scénario qui lui avait plu. Nous avons essayé et nous en ressortons conquis !

La région où se trouve la petite ville de l'Iowa peut être très froide en hiver : parfois, les températures avoisinent les -30°C... Carl Houseman, le shérif de la bourgade, enquête sur une série de cambriolages. Ses recherches l'amènent à rencontrer un enfant du nom de Fred Gothler, qui avoue être le complice des voleurs. Peu de temps après cette déclaration, on retrouve les deux corps gelés des bandits dans une ferme abandonnée... En quelques jours, on met la main sur un suspect, puis on boucle l'affaire. Mais la situation est trop simple pour Carl, qui décide de pousser son investigation plus loin, afin de savoir ce qu'il s'est réellement passé. Hélas, son enquête dérange beaucoup de monde, à commencer par le FBI ou ses propres collègues... Et si cette affaire était plus importante qu'un simple règlement de compte ? Et si ces deux cadavres n'étaient que la partie émergée d’un iceberg beaucoup plus terrifiant encore ?

Les avides des séries policières passant à la télévision seront ravis, car ce livre détaille vraiment le fonctionnement et les techniques d’investigations de la police américaine. On s'y croirait presque ! L'auteur, Donald Harstad, a été policier pendant plus de vingt-cinq ans. A travers ses romans comme Onze jours, Code 10 ou celui dont nous vous parlons, on retrouve énormément de réalisme. Et pour cause : il s'est inspiré de son travail pour écrire. Non sans humour, l'écrivain nous plonge dans son Amérique rurale, où les enquêteurs se doivent d'être aussi têtus et hargneux que les malfrats qu'ils pourchassent.

Le suspense n'est pas spectaculaire, toutefois l'intrigue est prenante, réaliste et patiemment construite. Les nombreux rebondissements ne sont pas « tape-à-l'œil », mais très crédibles, ce qui donne à penser que ce récit aurait pu être vrai. On avions noté quelques longueurs à la fin, mais peu nous importe, car nous tenions absolument à connaître le fin mot de l'histoire. Ce roman est vraiment prenant et déborde de détails authentiques ! Nous ne nous sommes pas ennuyés, si bien que, comme l'adhérent, recommandons cet ouvrage... Un conseil : lisez le bien au chaud.

La bande-dessinée dont nous allons vous parler aujourd'hui a eu beaucoup de succès auprès des lecteurs et a reçu de nombreux prix depuis les années 2000. Il s'agit de Blacksad : Quelque part entre les ombres de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido (BD DIA), deux génies tout droit venus d'Espagne. Dialogues percutants, ambiance vieux polar, dessins envoûtants, … Voilà un petit chef d'œuvre à découvrir à la média !


« Il y a des matins où l'on a du mal à digérer son petit-déjeuner. Surtout si on se retrouve devant le cadavre d'un ancien amour. » Dès la première case, vous avez une idée de ce qu'il se passera au cours de la série. Une ville dangereuse, hostile, qui abrite bien des mystères... L'histoire se fait sous forme d'enquête, jonglant entre une atmosphère New Yorkaise de années 1950 et les vieux films noirs. Les dessins sont tout simplement sublimes : avec des ambiances sombres, des cadrages réussis, des mouvements parfaitement retranscrits, on se croirait au cinéma. Chaque opus se centralise sur un fait social comme l'auto-justice, le racisme, la drogue, l'arme nucléaire, l'ultra-nationalisme, etc.

Blacksad est, comme les autres personnages, un animal humanisé : un chat noir à museau blanc. Etant détective privé, il est souvent confronté à des meurtriers sadiques et cruels. Dans la saga, les personnages à peine rencontrés meurent souvent. Il ne faut donc pas trop s'attacher. On distingue toutefois deux protagonistes côtoyant le félin : Smirnov (un berger allemand commissaire de police) et Weekly (une fouine mâle journaliste). Les animaux représentent généralement un caractère ou un métier. Il y a par exemple un hibou (professeur de physique nucléaire), un dalmatien (milliardaire excentrique), une guenon (vaudou), …

Le scénario reste assez banal : un détective privé décide d'enquêter sur le meurtre de son ancienne fiancée afin d’accomplir sa vengeance. Ne tournez pas le dos à cette bd à cause de la trame : il y a tellement de points positifs au sujet de Blacksad ! Par exemple, nous avons été marqués par le réalisme des émotions retranscrites ou la profondeur des personnages qui, même s'ils sont des animaux, n'en demeurent pas moins brillants d'authenticité. Quand on parcourt les bulles, on effectue un plongeon direct dans un univers dont on ne ressort pas indemne ! Les tomes abordent une histoire indépendante, si bien que l'on peut les lire dans n'importe quel ordre.

Lors de la rédaction de l'exposition sur les personnages issus du monde polar, nous nous sommes penchés sur le cas du célèbre Hercule Poirot. Quelle a été notre surprise lorsque nous avons découvert qu'il existait des bandes dessinées reprenant les histoires d'Agatha Christie ! Nous avons essayé d'en trouver lors de notre échange à Créhange... Et c'est chose faite : nous avons ramené deux – trois bds ! Laissez-nous vous présenter l'une d'entre elles : Cinq petits cochons de Miceal O'Griafa et David Charrier (BD CHR).

Un peintre riche et célèbre est retrouvé mort empoisonné. Aussitôt les soupçons sont orientés vers sa femme, qui aurait été jalouse de Elsa Greer, la supposée maîtresse de son mari dont le portrait avait été peint. Ne sachant pas se défendre, elle est envoyée en prison où elle meurt exécutée... Bien que sinistre, l'affaire est considérée comme classée. Et pourtant, seize ans plus tard, la fille des deux victimes demande à Hercule Poirot de rouvrir l'enquête : elle pense que sa mère n'a rien fait. Notre bon enquêteur, avide de vérité, décide de reconstituer l'histoire afin de découvrir qui sont les véritables assassins... Il découvrira qui, parmi les cinq témoins de l'époque, a laissé condamner une innocente...

Appréciant la série Hercule Poirot qui passait à la télévision, nous connaissions le scénario. Nous attendions donc beaucoup de cette bd... Et nous n'avons pas été déçus !! Le dessin est tout simplement génial. On retrouve les mêmes personnes aux sombres facettes, dont le coup de crayon nous a plu. Mention spéciale à Caroline, qui a ressemble aux femmes fatales des années 50. Elle est incroyable ! Pour distinguer les scènes du passé, le coloriste a utilisé des teintes sépia, à la façon du téléfilm.

Impossible de lâcher la bd, on suit notre petit homme à moustache avec grand intérêt ! M. Poirot est toujours aussi efficace et résout le crime à partir de témoignages... Il sait tirer le vrai du faux et remarque avec brio qui a laissé transparaître ses sentiments (affection, colère, …). Il n'y a vraiment que lui pour sonder aussi bien le cœur et l'âme des gens. L'intrigue et le suspense du livre (ou de la série) sont bien préservés. Cette magnifique adaptation fait que la lecture est très plaisante, même pour un jeune lecteur de plus de 10 ans. D'ailleurs, si vous êtes novice en matière de bande dessinée, cette œuvre est le moyen idéal de découvrir Agatha Christie et de prendre goût aux récits policiers.

Il existe quelques romans jeunesse s'inscrivant dans le genre policier. L'éditeur Magnard a d'ailleurs créé une collection très sympathique : Les p'tits POLICIERS. L'œuvre dont nous allons vous parler en fait partie : Le voleur de tendresse de Sarah Cohen-Scali (RJ COH).

Tous les soir, François, huit ans, sort dans la rue, va dans le jardin d'un voisin assez grincheux, grimpe sur un marronnier et observe la voisine. Pourquoi fait-il cela ? Surtout qu'il y reste pendant des heures, même quand il pleut énormément !! Il risque de tomber malade... Le lieutenant chargé de cette affaire ne sait que faire : même s'il s'agit d'un enfant, il est contraint de l'emmener au Commissariat. Pourtant, il préférerait ramener le petit auprès de ses parents... Hélas, le garçon reste muet et ne veut pas donner son adresse. Quel secret cache-t-il ? Pourquoi va-t-il espionner cette femme tous les soirs ?

Au long de la lecture, on se demandera sans cesse pourquoi l'enfant est là et ce qu'il lui est arrivé. On est comme le Lieutenant : déboussolé(e), intrigué(e), attendri(e). Bien que triste, c'est une histoire assez jolie. La fin est touchante. Ce n'est pas un vrai polar avec des armes ou du suspense, mais il y a bien une intrigue et du mystère. Les beaux dessins sont de Delphine Pires. Nous avons particulièrement été séduis par ses teintes et son coup de pinceau, notamment les portraits. Alors à vous de découvrir ce qu'il est arrivé à François : empruntez ce livre ! ;-)

Le dvd dont nous allons vous parler aujourd'hui ne vous est peut-être pas inconnu... En 2011, la série « Sherlock » a commencé à être diffusée sur France 4 et sur France 2. Créée par Mark Gatiss et Steven Moffat (réalisateurs de la série Docteur Who), la série policière est toujours en production. Dès les premiers épisodes, elle avait connu un sacré succès auprès des téléspectateurs.

Sherlock Holmes est un détective consultant un peu étrange, mélomane, pas très bavard, mais terriblement intelligent. Passionné de chimie, d'anatomie et de sciences occultes, il se sert de ses connaissances pour résoudre des affaires criminelles. Son sens de l'observation et sa logique font de lui un enquêteur hors pair ! Il vit en collocation avec le docteur Watson, un ancien médecin de l'armée britannique blessé en Afghanistan. Ensemble, ils aident Scotland Yard à résoudre des enquêtes et n'hésitent pas à utiliser les technologies que nous connaissons : Internet, microscopes, les téléphones portables, ...

Cette adaptation, reprenant les œuvres écrites par Sir Arthur Conan Doyle, est très moderne. L'ambiance de la vieille Angleterre a été transposée au début XXIe siècle. Cette idée a beau être osée, elle n'en demeure pas moins fidèle aux romans. C'est sans doute ce qui a su charmer l’Audimat et les médias. Les deux acteurs principaux, Benedict Cumberbatch (Sherlock) et Martin Freeman (Dr Watson), jouent vraiment bien et nous font rire sans arrêt. Leurs performances d'acteurs leur ont d'ailleurs valu plusieurs Awards.

Autant dire que Sherlock, c'est plus qu'une série, c'est une suite de plusieurs petits films captivants de 90 minutes chacun. A chaque épisode, on se retrouve plongés dans un suspense incroyable, mêlant humour et thriller. Peu à peu, charmés par l'ambiance, on se prend au jeu du détective : on réfléchit en même temps que Watson, on analyse les preuves et on essaye de comprendre les raisonnements du Grand Détective.

N'hésitez pas à vous régaler de ces aventures qui font preuve d'une formidable inventivité, d'un merveilleux humour anglais et d'une distraction sans pareille. En outre, si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce personnage, venez faire un tour pour lire l'exposition à la médiathèque !

La médiathèque possède quelques polars en livres lus. Parmi eux se trouve A la trace de Déon Meyer (P MEY), qui est interprété par Eric Herson-Macarel. Le boîtier contient 2 cds MP3. A écouter en voiture ou chez soi.

L'histoire se base sur trois intrigues avec plusieurs protagonistes. Et, à un moment donné, ces personnages vont se croiser et vont se suivre... A la trace. Il y a d'abord Milla, une mère de famille, qui décide d'abandonner son foyer pour rejoindre l’Agence de Renseignement Présidentielle. Hélas, il semblerait qu'elle choisisse mal son moment, car un rassemblement islamiste fait de plus en plus parler de lui... On distingue aussi Lukas Becker, un archéologue confronté à des gangs de la plaine du Cap ; mais aussi M. Lemmer, un protecteur des animaux, qui effectue un transfert de deux rhinocéros noirs. Au milieu de ces personnages, on trouve Matt Joubet, détective privé chargé d’enquêter sur la disparition d’un cadre de l’Atlantic Bus Company... Comment leur destin va-t-il se croiser ? Qu'est ce qui se cache derrière tout cela ?

Attention, c'est du polar ! Attendez-vous à vouloir enchaîner les cds ! La plupart des usagers ont préféré tout écouter d'une traite tellement le récit leur plaisait ; cependant, il faut tout de même avoir du temps Ils ont trouvé que Déon Meyer avait su mêler avec brio la corruption, le suspense, le monde animal, la drogue, la prostitution et la culture. Ces thèmes sont en réalité des problèmes contemporains de son pays. Si l'auteur nous fait voyager de villes en villes, c'est pour montrer que ces phénomènes se retrouvent partout. Bien sûr, il cherche également à donner une sensation de voyage et d'évasion.

L'interprétation de Eric Herson-Macarel est remarquable de justesse. Même si l'histoire est complexe, il réussit à nous plonger dans le récit et nous entraîne, sans nous lasser, jusqu'au dénouement final. Deon Meyer et Eric Herson-Macarel réussissent à suggérer, pister, démontrer que l'Afrique du Sud reste le pays de tous les contrastes... Une aventure est excellente.

Le polar se retrouve dans beaucoup de domaines, notamment le manga ! La bande-dessinée nippone que nous vous présentons aujourd'hui est destinée aux adultes, voire aux adolescents (+14 ans) s'ils aiment le genre. Il s'agit de F The Perfect Insider de Trawar Asada et Hiroshi Mori (M FTH).

La professeur Shiki Magata, surdouée en informatique, vit dans un centre de recherches situé sur une île très protégée que l'on dit infranchissable. Elle est une légende pour la plupart des étudiants... Mais pas seulement pour son savoir : on raconte qu'elle a tué ses parents... Le professeur Saikawa Sôhei et son élève Moé Nishinosono décident de se rendre près de l'île et espèrent camper là-bas dans le cadre de leur voyage de classe. Evidemment, ils souhaitent surtout rencontrer cette femme que l'on considère comme le génie du siècle... Mais une fois arrivés, ils font la découverte non pas de Shiki Magata, mais de son cadavre ! Qui est l'assassin ? Comment a-t-il fait pour arriver jusqu'à l'enseignante alors que l'île se dit hyper-controlée ? Bien décidés à connaître le fin mot de l'histoire, Saikawa et Moé sont bien décidés à mener l'enquête sur ce meurtre inexpliqué. Ensemble, ils révéleront les dessous d'une affaire hors du commun.

Ce manga plutôt bien organisé mêle sciences, technologies, suspense, psychologie et rebondissements de situation ! Nous avons grandement aimé suivre le raisonnement des deux protagonistes. On sent que l'auteur, Hiroshi Mori, a écrit plusieurs romans policiers, car les événements ne manquent pas ! D'ailleurs, avec plus de cent ouvrages à son actif, Hiroshi Mori est considéré comme l'un des romanciers favoris des japonais. Ses œuvres ont été adaptées en manga, en jeux vidéos, voire en courts métrages !

Un graphisme adulte, avec plein de détails en particulier au niveau des visages (ombres, cheveux, barbe, ...) et des décors (bâtiments, environnement, …). C'est sûrement l'un des plus beaux mangas que nous possédons à la médiathèque. A noter que si les deux premières pages sont en couleur, le reste est en noir et blanc. Attention à ceux n'ayant jamais lu de manga : le sens de lecture est à l'envers (droite à gauche) ! Nous conseillons cet ouvrage à tous ceux qui veulent découvrir le polar autrement qu'en roman.

Nous avions déjà parlé de Fred Vargas lorsque nous vous avions proposé le livre audio Pars vite et reviens tard. (Cliquez !) Aujourd'hui, nous allons vous présenter l'un des ouvrages récents de l'auteur : L'armée furieuse (P VAR).

Madame Vendermot, une normande, quitte sa région pour se rendre à la capitale. Sa destination ? Le commissariat d'Adamsberg. La femme exige de ne parler qu'à lui, si bien que le Commissaire se voit contraint de lui accorder un peu de son temps. Elle lui explique que dans Ordebec, son village, un dénommé Herbier a disparu. Cette absence coïncide avec une scène que sa fille Lina a vu : « l'Armée furieuse », une cohorte de morts vivants qui vient enlever les mauvaises personnes, marchait sous ses yeux... Or, ceux que l'Armée emmène sont condamnés à mourir !

Au même moment, un homme d'affaires est retrouvé carbonisé dans sa voiture de luxe. Toutes les preuves vont vers un dénommé « Momo-mèche-courte », un petit délinquant qui adore brûler des véhicules à ses heures perdues. Evidemment, Adamsberg trouve que cela fait un peu trop à son goût... Ajoutez à cela un meurtre étrange avec une boulette de pain et un pigeon aux pattes attachées et vous comprendrez que ce cher commissaire ne sait plus où donner les yeux de la tête !

Les personnages que va rencontrer le Commissaire sont tous plus atypiques les uns que les autres. Malgré leurs bizarreries, ils sont décrits avec talent ! Il y a par exemple Lina (la fille qui a eu la vision de la prophétie), Antonin (qui serait en argile et qui nécessite une attention permanente), Hippolyte (un individu né avec douze doigts), … Ce dernier ne sait s'exprimer qu'à l'envers !! Nu uep emmoc aç (= un peu comme ça). D'autres protagonistes sont à découvrir, mais nous tenons à vous laisser un peu de suspense.

Comme dans chaque œuvre de Fred Vargas, les dialogues sont savoureux, les situations resplendissent d'humanité et les personnages nous restent en mémoire ! Une fois de plus les pages sont remplies d'humour et de rebondissements multiples. Pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur, il s'agit sans doute d'un des meilleurs titres à découvrir. Certes, certains lecteurs n'apprécieront peut-être pas le côté décalé de l'œuvre, mais à nos yeux, c'est ce qui fait son charme. Avec Vargas, on est toujours surpris, que ce soit en positif ou en négatif. En ce qui nous concerne, nous sommes de grands adeptes de cette auteure. Avouons-le : auriez vous pensé qu'un jour, vous trouveriez un roman policier où un meurtre a été commis avec une boulette de pain ?

Le mythe de l'Armée Furieuse remonte au XI ème siècle. Nous avons été admiratifs de voir avec quel talent Vargas a réussi à élaborer un récit aussi passionnant que crédible ! Ambiance garantie. Sans oublier le dénouement habile et surprenant... Rien ne manque à ce polar ! Autant dire que l'on attend avec hâte le prochain roman de Fred Vargas.

L'ouvrage a reçu de très bonnes critiques que ce soit par les médias, les internautes ou les lecteurs des autres bibliothèques. Il faut également savoir que l'exemplaire que nous possédons de l'Armée furieuse est en gros caractères ; l'idéal si vous avez un problème de vous. Par ailleurs, si vous souhaitez en savoir davantage sur le Commissaire Adamsberg, nous vous invitons à parcourir l'exposition « Quelques personnages dans le monde du polar » à la médiathèque !

Le motard sans visage de Eric Sanvoisin (AD SAN) est un roman ado assez difficile à lire. Non pas que le texte comporte des tournures de phrases ou des mots compliqués, mais c'est surtout l'histoire qui est loin d'être gaie. Et pourtant, elle est criante de vérités. Cela nous a plu. Nous recommandons donc ce polar aux personnes de plus de 12 – 13 ans...


Le père de Chloé est un homme agressif et alcoolique qui a été mis plus d'une fois en prison. Non seulement il est fou furieux, mais en plus il a été violent avec sa femme qu'il a battu à plusieurs reprises. Chloé, horrifiée, le qualifie elle-même de « bandit minable », car il a souvent tenté de voler autrui, sans jamais y arriver. Evidemment, elle le déteste, mais elle en a surtout peur. D'autant plus que sa défunte mère lui manque...

Bien sûr, l'adolescente a refait sa vie, mais la crainte lui noue toujours le ventre. Son père est sorti de prison hier... Elle l'a su en relisant son journal intime : elle avait noté la date de sa libération en rouge. Voilà cinq ans qu'elle ne l'avait pas vu, elle l'avait presque oublié. Maintenant sa plus grande crainte est qu'il la retrouve... En effet, ce monstre avait déjà essayé de l'enlever à sa mère dans le passé... Et ce n'est pas sa « Maman 2 » qui va la secourir...

L'obsession la gagne, si bien que Chloé a l'impression que son père l'épie sur le chemin de l'école. Elle décide de partir... Loin... Loin de lui et de sa nouvelle famille. Un étrange homme à moto lui propose de l'emmener jusqu'à Valence... Sauf qu'il porte un casque et qu'il ne veut pas l'enlever. C'est un motard sans visage... En montant sur la bécane, les ennuis commencent pour de bon...

Comment un enfant se retrouve au coeur d'une histoire d'adulte. Ce livre parle des problèmes familiaux, sujet assez sensible lorsque l'on entre dans l'adolescence. La plupart des internautes ont d'ailleurs apprécié l'intrigue pour cette raison. Fugue, violence et amitié sont les thèmes principaux de ce polar. Nous avons apprécié le courage de Chloé qui, malgré ce qu'elle va vivre, n'aura pas froid aux yeux. C'est une jeune fille à fort caractère qui sait ce qu'elle veut.

L'intrigue est vraiment géniale et pleine de sensibilité. D'ailleurs, nous avons été émus par la relation du père et de sa fille. L'ouvrage comporte quelques illustrations en noir et blanc assez jolies. Elles illustrent bien les scènes, si bien qu'on en souhaiterait davantage. C'est une bonne transition entre un roman jeunesse et adulte.

La fille de l'arnaqueur de Ed Dee (P DEE) est un roman coup de cœur d'un lecteur. L'ayant trouvé original et haletant, il le recommande à tous les adhérents de la médiathèque.

Ancien employé de la police de New York (NYPD), Eddie Dunne travaillait comme garde du corps pour Anatoly Lukin, un patron de la Mafia russe. Depuis qu'il est à la retraite, ses journées sont paisibles : il passe son temps à jouer aux courses de chevaux et à s'occuper de Grace, sa petite-fille adorée. Hélas, il ne pensait pas que son passé le rattraperait... Un jour, le pauvre Eddie assiste, impuissant, à l'enlèvement de sa fille Kate. Ses soupçons se portent aussitôt vers le gang rival de la Mafia pour qui il travaillait.

Ne sachant que faire, il est même prêt à donner son ancien boss au FBI pour retrouver Kate. Cependant ses rivaux ne lui laissent aucune alternative : ils abattent Anatoly Lukin avant qu'on lui mette la main dessus. Que faire ? Eddie Dunne se tourne alors vers son ex-coéquipier du NYPD : Paulie, dit «le Prêtre», qui a un frère dans le clan des Gambino (Mafia italienne)... Ce qui n'est pas forcément une bonne chose, car la tête de Paulie lui est livrée sur le pas de sa porte le lendemain. Sans recours, l'ex-policier est condamné à jouer une partie mortelle s'il veut se racheter et sauver sa fille...

L'auteur, Ed Dee, est un ex-lieutenant de la police de New York spécialisé dans le démantèlement du crime organisé. Ses romans s'inspirent de son ancien emploi, ce qui leur donne une certaine justesse et un côté réaliste. Il faut reconnaître que l'intrigue est documentée et bien menée. On sent qu'à travers ses personnages, Ed Dee a toujours le regard, l’ouïe et surtout le flair d’un bon flic. De coutume, il emploie un duo de policiers New-Yorkais (Ryan et Gregory), toutefois cette œuvre change radicalement d'ambiance... Et ça nous plaît !!

Tout comme nous, les internautes ont adoré cette histoire de gangs et de Mafia. La chasse aux kidnappeurs nous a tous mis en haleine car, peu à peu, nous nous sommes rendus compte que c'est Eddie, la proie... Le pauvre homme devra se montrer audacieux pour retrouver sa fille... Autant dire que les 380 pages de l'ouvrage sont pleines d'actions et de retournements de situation. Bref, de quoi faire un bon polar palpitant !