Abbesses de Hélène Clerc-Murgier (P CLE) est une œuvre dont la couverture nous a immédiatement tapé dans l'œil. Tout d'abord, nous avons été admiratifs de la peinture remplie de somptueux détails. Ensuite, nous nous sommes focalisés sur le titre et la petite annotation « roman policier historique ». Il ne nous en a pas fallu davantage ! Sans prendre le temps de parcourir la quatrième de couverture, nous avons emprunté l'ouvrage afin de le lire... Et nous n'avons pas regretté ce geste.

L'action se déroule au XVII ème siècle, en 1622, lorsque commence la légende noire de Marie de Médicis, exilée au château de Blois... Avant d'être pendu pour ses péchés, un meurtrier livre un étrange message au lieutenant criminel Jacques Chevassut : un trésor serait dissimulé sous l'Abbaye de Montmartre... Le lieutenant confit la mission à Pierre Boivin, son premier conseiller, qui disparaît tout aussi étrangement que son épouse et son enfant. Face à tant de mystères, Jacques Chevassut est contraint de mener lui-même l'enquête. Cela ne sera pas simple, car le lieu sacré est situé près d'une société secrète, où les adeptes des rose-croix (un courant occulte venu d'Allemagne) sont bien décidés à le ralentir... Que veut-on l'empêcher de découvrir ? Qu'est-il arrivé à Pierre Boivin ? Quels secrets dissimulent les abbesses de Montmartre ?

En suivant l'enquêteur Jacques Chevassut, on découvre Paris au XVII ème siècle, avec les nombreux négoces, les ruelles sombres, le Pont-Neuf, l'Abbaye de Montmartre,... Certains passages sont remarquablement bien écrits ! On s'y croirait vraiment. Nous avons surtout apprécié la présence de Descartes ! Si vous suivez de temps en temps le blog, vous savez donc que nous adorons lorsque la fiction se mêle à la réalité. Revivre une époque à travers une intrigue policière (mêlant meurtres rituels, alchimie, réunions secrètes et abbesses mystérieuses) a donc été un vrai régal !!

L'intrigue est joliment orchestrée. Il faut dire que c'était brillant de faire plonger le lecteur dans un univers religieux où il plane sans cesse une aura de mystères ! Encore aujourd'hui, lorsque l'on va dans un lieu sacré, on se sent envahi(e) d'une émotion étrange... Pour le peu que l'on possède une grande imagination, on songe aisément à des légendes d'antan.

Lorsque l'on parcourt certains passages du livre, on sent que l'auteure, Hélène Clerc-Murgier, s'est bien renseignée sur l'histoire de Paris et qu'elle est passionnée de musique. Son écrit est raffiné, plein de suspense et riche en informations. Cette œuvre est à découvrir pour le plaisir et pour la connaissance.

Mélangez notre thème de Lire en Fête, la poésie, les contes et le théâtre. Saupoudrez l'ensemble avec d'une pincée de surréalisme et une cuillère de déjanté... Et vous aurez un cd génial : Un polar sans en avoir l'R de Pépito Matéo (733 MAT).

Ce cd audio parodie une enquête assez étrange : deux hommes, un conteur et un musicien, sont plongés dans un mystère improbable. Il n'y a pas de victime, mais on discerne des « Cadavres exquis, en veux-tu en voilà ! ». Les personnages sont également intrigants ! Par exemple, l'enquêteur est loin d'égaler Hercule Poirot, ou d'avoir l'intelligence de Sherlock Holmes, puis qu'il est en fait un faux commissaire à la retraite ! Cette pièce abracadabrante vous fera découvrir des histoires pleines de suspense et d'humour, comme celle de quatre assassins introuvables, celle d'un égoutier incapable de revenir à la surface, celle de deux jumelles sosies et siamoises totalement interchangeables, ou encore celle d'un espion clochard vaguement asexué. Avec une ambiance aussi burlesque, vous ferez fonctionner vos zygomatiques !

Le spectacle est réalisé en binôme : Pépito Matéo (auteur, acteur) et Frédéric Peugeot (musicien, acteur). Les deux artistes se sont bien trouvés : leurs calembours et leurs jeux de mots sont hilarants ! En les écoutant, nous avons pris plaisir à plonger dans leur univers fantaisiste, parfois poétique, mais surtout complètement loufoque ! Par contre, nous avons dû écouter le cd en plusieurs fois, car au moindre signe de fatigue, nous passions à côté d'une blague ou d'un clin d'œil à un polar. Il faut vraiment prendre son temps pour ne manquer aucun passage. Bref, ce polar oulipien est un vrai régal ! A mettre dans toutes les oreilles.

Avez-vous déjà vu une détective africaine ? Non ?! Et bien vous loupez quelque chose, ou plutôt quelqu'un... Mma Ramotswe, l'héroïne du livre Les larmes de la girafe de Alexander McCall Smith (P MAC), vous fera voir l'Afrique autrement...


Le rêve de Mma Ramotswe était d'ouvrir la première agence de détectives au féminin du Botswana. Maintenant que son souhait est réalisé, elle a enfin trouvé le bonheur. Sa joie se partage entre son plaisir d'enquêter et son futur mariage. En effet, la pulpeuse Mma Ramotswe va s'unir avec Mr. J.-L. Matekoni, un gentil garagiste... Mais certaines ombres sont bien décidées à noircir son quotidien : ne doit-elle pas se méfier de la bonne acariâtre qui travaille chez elle ? Regrettera-t-elle la promotion de Mma Makutsi au poste d'assistante-détective ? Celle-ci devient de plus en plus ambitieuse... Arrivera-t-elle à concilier travail, vie de famille et couple ? En tout cas, elle réussira à rendre le sourire à une mère qui l'avait perdu depuis dix ans, lorsque son fils a mystérieusement disparu...

En suivant Mma Ramotswe, vous serez plongé(e) dans la culture africaine : soleil, Mma, psychologie, réflexion sur les conditions de vie des Africains, … Cet ouvrage est un régal : une sagesse profonde et des touches d'humour se dégagent des pages. L'auteur aborde des sujets parfois graves, toutefois il le fait naturellement et place de bons moments divertissants. Il y a également un côté féministe qui nous a grandement séduis. L'héroïne, loin de se laisser faire, est vraiment remarquable, drôle et rusée. Pourrait-on la considérer comme une Miss Marple africaine ? A vous d'en juger.

Ne soyez pas surpris si l'enquête stagne parfois, car notre belle détective doit faire face à plusieurs choses : sa profession et sa vie privée. Cette alternance nous a plu, car nous souhaitions en savoir davantage sur les deux tableaux. Les puristes du polar s'offusqueront peut-être, car ils considéreront ce roman comme une chronique « couleur locale », dans laquelle l'auteur dépeint les mœurs et les coutumes du Botswana... Et bien à nos yeux ce n'est pas que ça. A travers ces scènes de vie, il y a bel et bien une enquête passionnante, intrigante, dont le dénouement nous a émus.
Les larmes de la girafe est un ouvrage mêlant suspense et détente. Nul doute qu'il vous fera voyager dans des contrées inconnues. Pour nous, le seul point négatif est le manichéisme parfois un peu facile. Heureusement, ce soucis est balayé par des personnages principaux attachants, ainsi que par un décor empli de réalisme et de rêve. Certains lecteurs ont d'ailleurs avoué que, depuis qu'ils ont découvert Mma Ramotswe, ils rêvent de visiter le Botswana ! Si vous avez déjà lu cet opus, sachez qu'il fait partie d'une série de plus de douze tomes. De plus, l'ensemble des œuvres ont été adaptées à la télévision.

Chers adhérents, nous avons bien tenu compte de vos demandes et avons cherché des livres, des cds ou des dvds susceptibles de vous plaire. N'hésitez pas à consulter ce lien ou à feuilleter le classeur situé à l'entrée de la médiathèque. Ayant régulièrement des demandes, d'autres documents arriveront certainement bientôt. N'oubliez pas que si vous cherchez des auteurs, des ouvrages ou des thèmes particuliers, nous sommes là pour vous ! Nous sommes à votre écoute et il s'agit de votre médiathèque. N'hésitez surtout pas, nous ferons notre possible pour satisfaire votre soif de lecture !

Bon, avouons-le, nous sommes de grands admirateurs d'Agatha Christie... Il était donc évident que nous allions parler d'elle durant le mois spécial polar. L'œuvre que nous allons vous présenter s'intitule : Cartes sur table de Agatha Christie (P CHR). Il faut savoir que nous possédons la bande dessinée adaptée du roman. Elle n'est pas dessinée par le même auteur que Cinq petits cochons, mais elle est également très intéressante !

Hercule Poirot a fait la connaissance de M. Shaitana, un bien étrange personnage, qui organise régulièrement des soirées peu communes avec des gens qui pensent avoir commis le crime parfait. Cet hommes aux allures de Méphisto est diaboliquement manipulateur... Par amusement, il décide de convier huit personnes à l'une de ses soirées : quatre enquêteurs renommés (dont M. Poirot) et quatre génies du crime que l'on dit habiles et intelligents. Lorsque le dîner se termine, M. Shaitana propose à ses invités de faire une partie de bridge pendant qu'il se repose devant la cheminée. Le sinistre rictus démoniaque du maître de maison s'effacera définitivement de son visage, en raison d'un coup de poignard bien placé... L'une des personnes ayant été conviée à la soirée est le meurtrier. Mais lequel ?

Voici donc la recette : Quatre enquêteurs hors du commun, quatre assassins potentiels, un dîner délicat, une partie de bridge endiablée et un meurtre de sang froid en guise de dessert... On ne cesse de se le répéter : Agatha Christie est une valeur sûre ! On ne parlera jamais assez du suspense que l'auteure met en place. Chacune de ses œuvres est vraiment bien élaborée, ce qui lui a d'ailleurs valu le surnom de la Reine du Polar.

Comme à chaque fois avec Hercule Poirot, la psychologie joue un grand rôle. On n'a quasiment aucun indice ou preuve matérielle : tout se joue dans le dialogue. Le lecteur se prend vite au jeu et se doit de dresser un portrait de chaque suspect afin de deviner qui est le coupable. Comme de coutume, notre enquêteur moustachu pose des questions qui nous semblent dénuées d'intérêt et qui pourtant, permettent de résoudre l'énigme. On notera que le personnage de Miss Oliver nous a fortement fait songer à l'écrivaine : elle lui ressemble physiquement, sait se fier à son instinct et nous offre de bons moments d'hilarité. Par ailleurs, le fait que les quatre enquêteurs aient tous une méthode différente nous a grandement plu.

En ce qui nous concerne, nous ne connaissons rien au bridge. Les passages décrivant le jeu nous ont assez ennuyés, si bien que nous avons décidé de les sauter. Cela n'a pas gâché l'histoire, ni nos suppositions. Au fil des pages, les informations arrivent au compte goutte, les pistes s'entremêlent, les coupables font tout pour brouiller les pistes, … On se laisse promener par Agatha Christie dans le sens où elle a décidé de nous perdre. Si vous aimez que l'on vous surprenne, vous savez désormais quoi lire.

« Le problème des romans policiers, c'est qu'on en lit un et c'est fini... Alors que moi, je m'attache aux personnages... » a bougonné un jeune adhérent. Nous l'avons alors rassuré en lui expliquant que, non, il existait des collections de genre polar qui s'étendaient sur plusieurs tomes. C'est le cas avec Brigade Sud, une série mettant en scène un policier et sa fille dans la petite ville de Marseille. Le tireur mystérieux de Jean-Luc Luciani (AD LUC), le livre que nous vous présentons aujourd'hui, n'est pas le premier volume de Brigade Sud, mais qu'importe, car chaque histoire peut être découverte sans avoir lu le précédent roman.

Après les nombreuses supplications de sa fille Inès, le capitaine Roullier a accepté de l’accueillir dans sa brigade, le temps d'un stage. Mais à peine la jeune fille est-elle arrivée qu’un joueur de football est assassiné sur un stade. L'assassin serait un tireur embusqué. Autant passionnée par les enquêtes que son père, la demoiselle s'interroge sur l'affaire. Elle constate que, jour après jour, d'autres meurtres sont réalisés de la même façon... Elle étudie ce qu'elle trouve sur les scènes de crime, récolte les indices et se questionne sur la logique du meurtrier qu'elle ne tarde pas à comprendre...

Cette aventure, dont l'intrigue est bien menée, plaira aux jeunes de plus de onze ans. En outre, la plupart des lecteurs (ceux de la médiathèque et les internautes) ont adoré cet opus. Ils ont trouvé qu'il y avait beaucoup d'action et que, même si l'héroïne était une adolescente, les thèmes abordés plaisaient autant aux garçons qu'aux filles. En effet, cet épisode palpitant nous plonge dans un univers de football, de justice et de vengeance. Ils ont noté un rythme soutenu, des meurtres surprenants, des personnages géniaux et un suspense incroyable.

L'auteur, Jean-Luc Luciani, est originaire de Marseille. S'il a décidé d'implanter l'histoire d'Inès et son père à Marseille, c'est parce qu'il trouve que c'est l'endroit idéal pour servir de décor à un polar. La ville comporte une grande mixité de populations et, d'après ses dires, n'a pas toujours bonne réputation. S'il a créé ce duo insolite, c'est parce qu'il ne souhaitait pas rentrer dans le cliché du groupe d'enfants qui enquêtent (tel que le Club des Cinq). Il ne voulait pas non plus un binôme adulte. Une fille de douze ans et un père de cinquante ans l'amusait, il a donc opté pour cette idée. De plus, il tenait à ce que Inès ne soit pas idéalisée et ressemble à une adolescente d'aujourd'hui : qu'elle soit confrontée aux problèmes de famille, à une communication difficile avec les adultes, aux copines, aux garçons, …

Autant dire que cette série sait conquérir les lecteurs pour son réalisme et son suspense toujours au rendez-vous ! Et si vous vous y mettiez, vous aussi ? Qui sait... Peut-être verrez vous le sud autrement...

Avant d'être un coup de cœur, -30° de Donald Harstad (P HAR) est un livre dont le titre nous a intrigué. Un lecteur nous en avait brièvement parlé, critiquant avec joie le scénario qui lui avait plu. Nous avons essayé et nous en ressortons conquis !

La région où se trouve la petite ville de l'Iowa peut être très froide en hiver : parfois, les températures avoisinent les -30°C... Carl Houseman, le shérif de la bourgade, enquête sur une série de cambriolages. Ses recherches l'amènent à rencontrer un enfant du nom de Fred Gothler, qui avoue être le complice des voleurs. Peu de temps après cette déclaration, on retrouve les deux corps gelés des bandits dans une ferme abandonnée... En quelques jours, on met la main sur un suspect, puis on boucle l'affaire. Mais la situation est trop simple pour Carl, qui décide de pousser son investigation plus loin, afin de savoir ce qu'il s'est réellement passé. Hélas, son enquête dérange beaucoup de monde, à commencer par le FBI ou ses propres collègues... Et si cette affaire était plus importante qu'un simple règlement de compte ? Et si ces deux cadavres n'étaient que la partie émergée d’un iceberg beaucoup plus terrifiant encore ?

Les avides des séries policières passant à la télévision seront ravis, car ce livre détaille vraiment le fonctionnement et les techniques d’investigations de la police américaine. On s'y croirait presque ! L'auteur, Donald Harstad, a été policier pendant plus de vingt-cinq ans. A travers ses romans comme Onze jours, Code 10 ou celui dont nous vous parlons, on retrouve énormément de réalisme. Et pour cause : il s'est inspiré de son travail pour écrire. Non sans humour, l'écrivain nous plonge dans son Amérique rurale, où les enquêteurs se doivent d'être aussi têtus et hargneux que les malfrats qu'ils pourchassent.

Le suspense n'est pas spectaculaire, toutefois l'intrigue est prenante, réaliste et patiemment construite. Les nombreux rebondissements ne sont pas « tape-à-l'œil », mais très crédibles, ce qui donne à penser que ce récit aurait pu être vrai. On avions noté quelques longueurs à la fin, mais peu nous importe, car nous tenions absolument à connaître le fin mot de l'histoire. Ce roman est vraiment prenant et déborde de détails authentiques ! Nous ne nous sommes pas ennuyés, si bien que, comme l'adhérent, recommandons cet ouvrage... Un conseil : lisez le bien au chaud.

La bande-dessinée dont nous allons vous parler aujourd'hui a eu beaucoup de succès auprès des lecteurs et a reçu de nombreux prix depuis les années 2000. Il s'agit de Blacksad : Quelque part entre les ombres de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido (BD DIA), deux génies tout droit venus d'Espagne. Dialogues percutants, ambiance vieux polar, dessins envoûtants, … Voilà un petit chef d'œuvre à découvrir à la média !


« Il y a des matins où l'on a du mal à digérer son petit-déjeuner. Surtout si on se retrouve devant le cadavre d'un ancien amour. » Dès la première case, vous avez une idée de ce qu'il se passera au cours de la série. Une ville dangereuse, hostile, qui abrite bien des mystères... L'histoire se fait sous forme d'enquête, jonglant entre une atmosphère New Yorkaise de années 1950 et les vieux films noirs. Les dessins sont tout simplement sublimes : avec des ambiances sombres, des cadrages réussis, des mouvements parfaitement retranscrits, on se croirait au cinéma. Chaque opus se centralise sur un fait social comme l'auto-justice, le racisme, la drogue, l'arme nucléaire, l'ultra-nationalisme, etc.

Blacksad est, comme les autres personnages, un animal humanisé : un chat noir à museau blanc. Etant détective privé, il est souvent confronté à des meurtriers sadiques et cruels. Dans la saga, les personnages à peine rencontrés meurent souvent. Il ne faut donc pas trop s'attacher. On distingue toutefois deux protagonistes côtoyant le félin : Smirnov (un berger allemand commissaire de police) et Weekly (une fouine mâle journaliste). Les animaux représentent généralement un caractère ou un métier. Il y a par exemple un hibou (professeur de physique nucléaire), un dalmatien (milliardaire excentrique), une guenon (vaudou), …

Le scénario reste assez banal : un détective privé décide d'enquêter sur le meurtre de son ancienne fiancée afin d’accomplir sa vengeance. Ne tournez pas le dos à cette bd à cause de la trame : il y a tellement de points positifs au sujet de Blacksad ! Par exemple, nous avons été marqués par le réalisme des émotions retranscrites ou la profondeur des personnages qui, même s'ils sont des animaux, n'en demeurent pas moins brillants d'authenticité. Quand on parcourt les bulles, on effectue un plongeon direct dans un univers dont on ne ressort pas indemne ! Les tomes abordent une histoire indépendante, si bien que l'on peut les lire dans n'importe quel ordre.

Lors de la rédaction de l'exposition sur les personnages issus du monde polar, nous nous sommes penchés sur le cas du célèbre Hercule Poirot. Quelle a été notre surprise lorsque nous avons découvert qu'il existait des bandes dessinées reprenant les histoires d'Agatha Christie ! Nous avons essayé d'en trouver lors de notre échange à Créhange... Et c'est chose faite : nous avons ramené deux – trois bds ! Laissez-nous vous présenter l'une d'entre elles : Cinq petits cochons de Miceal O'Griafa et David Charrier (BD CHR).

Un peintre riche et célèbre est retrouvé mort empoisonné. Aussitôt les soupçons sont orientés vers sa femme, qui aurait été jalouse de Elsa Greer, la supposée maîtresse de son mari dont le portrait avait été peint. Ne sachant pas se défendre, elle est envoyée en prison où elle meurt exécutée... Bien que sinistre, l'affaire est considérée comme classée. Et pourtant, seize ans plus tard, la fille des deux victimes demande à Hercule Poirot de rouvrir l'enquête : elle pense que sa mère n'a rien fait. Notre bon enquêteur, avide de vérité, décide de reconstituer l'histoire afin de découvrir qui sont les véritables assassins... Il découvrira qui, parmi les cinq témoins de l'époque, a laissé condamner une innocente...

Appréciant la série Hercule Poirot qui passait à la télévision, nous connaissions le scénario. Nous attendions donc beaucoup de cette bd... Et nous n'avons pas été déçus !! Le dessin est tout simplement génial. On retrouve les mêmes personnes aux sombres facettes, dont le coup de crayon nous a plu. Mention spéciale à Caroline, qui a ressemble aux femmes fatales des années 50. Elle est incroyable ! Pour distinguer les scènes du passé, le coloriste a utilisé des teintes sépia, à la façon du téléfilm.

Impossible de lâcher la bd, on suit notre petit homme à moustache avec grand intérêt ! M. Poirot est toujours aussi efficace et résout le crime à partir de témoignages... Il sait tirer le vrai du faux et remarque avec brio qui a laissé transparaître ses sentiments (affection, colère, …). Il n'y a vraiment que lui pour sonder aussi bien le cœur et l'âme des gens. L'intrigue et le suspense du livre (ou de la série) sont bien préservés. Cette magnifique adaptation fait que la lecture est très plaisante, même pour un jeune lecteur de plus de 10 ans. D'ailleurs, si vous êtes novice en matière de bande dessinée, cette œuvre est le moyen idéal de découvrir Agatha Christie et de prendre goût aux récits policiers.

Il existe quelques romans jeunesse s'inscrivant dans le genre policier. L'éditeur Magnard a d'ailleurs créé une collection très sympathique : Les p'tits POLICIERS. L'œuvre dont nous allons vous parler en fait partie : Le voleur de tendresse de Sarah Cohen-Scali (RJ COH).

Tous les soir, François, huit ans, sort dans la rue, va dans le jardin d'un voisin assez grincheux, grimpe sur un marronnier et observe la voisine. Pourquoi fait-il cela ? Surtout qu'il y reste pendant des heures, même quand il pleut énormément !! Il risque de tomber malade... Le lieutenant chargé de cette affaire ne sait que faire : même s'il s'agit d'un enfant, il est contraint de l'emmener au Commissariat. Pourtant, il préférerait ramener le petit auprès de ses parents... Hélas, le garçon reste muet et ne veut pas donner son adresse. Quel secret cache-t-il ? Pourquoi va-t-il espionner cette femme tous les soirs ?

Au long de la lecture, on se demandera sans cesse pourquoi l'enfant est là et ce qu'il lui est arrivé. On est comme le Lieutenant : déboussolé(e), intrigué(e), attendri(e). Bien que triste, c'est une histoire assez jolie. La fin est touchante. Ce n'est pas un vrai polar avec des armes ou du suspense, mais il y a bien une intrigue et du mystère. Les beaux dessins sont de Delphine Pires. Nous avons particulièrement été séduis par ses teintes et son coup de pinceau, notamment les portraits. Alors à vous de découvrir ce qu'il est arrivé à François : empruntez ce livre ! ;-)